vendredi 11 mars 2011

Un rendez-vous chez le coiffeur par an, soyons fous.

Quand tu es maman et que tu travailles, tu n'as pas le temps de tout faire, j'entends par là de gérer
- le biberon du matin (et le caca puant qui suit derrière, juste au moment où tu installes ton chérubin dans la poussette et que tu constates qu'il pousse en émettant des grognements n'étant pas sans rappeler certaines races porcines)
- l'habillage-changeage, le mouchage si rhume (et crois-moi il y en aura), le suppo (bien sûr, tu y penses une fois que tu as crémé l'auguste fessier, fermé la couche, le body, remis le collant/pantalon).
- ton propre habillage (un minimum s'impose quand tu es prof devant un public d'ados au goût très sûr)
- ton caféinage (obligatoire)
- ton passage dans la salle de bains.

Tiens, parlons-en (et promis après, je m'occupe du vrai sujet). "Han, moi je n'arrive jamais à me préparer en moins d'une heure et demie, dont au moins trois quarts d'heure dans la salle de bain hi hi hi" te dira ta copine qui n'a pas d'enfant. Laisse pisser, petit blog. Moi aussi j'ai été insouciante, moi aussi je suis restée hésitante devant mon miroir de salle de bain (zut, je mets aubergine/lilas, ou moka/sable d'or en fard à paupières?). Une fois que tu es maman (mamans au foyer comprise, c'est même pire parce qu'il n y a même pas la crèche, ce véritable miracle pour mères aimantes et indignes dont je parlerai ultérieurement). Déjà, si tu arrives à prendre une vraie douche tous les jours, c'est un exploit.

Bien entendu, il y aura toujours une maman  parfaite (ou qui a oublié ce que c'était) et qui t'assène un "koâ? Un rendez-vous chez le coiffeur c'est MINIMUM tous les deux mois", après quoi tu renonceras à lui parler de tes essais coloration maison et de ta tentative de te couper une frange en biais avec les ciseaux de cuisine, puis avec ceux du nécessaire de bureau de monsieur.
  (Non, ce n'est pas moi, mais cela reflète assez mon désordre capillaire)



Aujourd'hui, j'ai fait fi de ces remarques et suis allée, la tête haute, chez mon coiffeur (enfin bon, depuis le temps puis-je encore employer le déterminant possessif, je me le demande, hum...). Allons, cela ne se voit pas que tu as fait quatre couleurs maisons dont une qui n'a pas prise partout, que tu ne t'es pas coiffée depuis des mois autrement que les cheveux mouillés/en moins de dix minutes. J'ai pris rendez-vous pour demain et j'ai hâte que cette masse informe et terne se métamorphose en matière chatoyante (on peut toujours rêver). Un endroit rempli de miroirs et de femmes, même pas peur, même pas de crise d'angoisse moi.

Brune, rousse, je ne sais pas encore, toujours est-il que mon objectif principal ne sera pas de "faire naturel" (obsession de toutes les femmes qui font des couleurs artificielles, mais oui madame, vos mèches fuschia on les fera fines, comme ça, ça fera naturel, ben voyons tout le monde dans sa couleur naturelle a des mèches) mais de cacher la grande nouveauté de ma vie de jeune maman épanouie : la déferlante de cheveux blancs, particulièrement les cheveux frisottants façon poil pubien dressés au sommet du crâne.

Demain, je serai une autre femme, classe et élégante, et j'affronterai le regard empli de pitié de ma coiffeuse pour la queue de rat qui me tient lieu de chevelure avec détermination.

Et je ferai semblant d'apprécier son massage du crâne après le shampoing alors que ça m'angoisse tellement que je me vois la chopper par le bras et la faire passer par dessus le bac. Et je passerai trois heures à regarder dans le vide (pas question que je ferme les yeux pendant qu'elle me dit "vous me dites si c'est trop chaud hein" d'un air chantant et plein d'entrain), à me délecter d'avoir une tête de pieuvre, à feuilleter un voici/closer/gala que je vomis par le nez.

Mmm. J'ai hâte.

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