jeudi 10 mars 2011

Pourquoi acheter des choses dont tu n'as pas besoin, c'est bon pour toi

Mon petit chéri,

Je n'aime pas la mode.

Comprendre, je DETESTE par dessus tout qu'on me dise "ça se fait" ou "ça ne se fait pas", la deuxième assertion me donnant immédiatement envie de la contredire d'un air narquois qui n'est pas sans rappeler la morgue insolente de nos chers adolescents : "Ben si, MOI je le fais *air narquois dit "faciès de la tête à claque"*".

Par contre, j'aime les fringues. Les accessoires. Les chaussures, même si avec mes pieds presque plats c'est un défi de ne pas ressembler à un vieux morse rampant qui a essayé pour une fois des talons.

Et j'aime Cotélac. C'est français, c'est beau, c'est cher, c'est beau....




Alors ok, la petite robe bleue qu'on voit partout portée par môa qui repousse depuis des mois le passage chez le coiffeur et qui ne sait même pas se tenir droit, comme ça elle paie pas de mine.

Mais le tissu est magnifique et bon là ça ne se voit pas mais elle est super belle. Je te raconterai un jour pourquoi je n'arrive pas à prendre de photos correctes (une question d'appartement, d'appareil photo sans pied, et de vis-à-vis pété de rire une fois lors d'une de mes séances d'auto-prenage de clichés, version "mouah tu es belle, fais l'amour à l'objectif ma chérie").

En gros plan ça donne ça


Au début, je suis entrée pour essayer une jupe imprimée verte (qui me fait encore de l'oeil dans ma tête, mais faut pas croire, je ne vais pas me laisser manger par un bout de tissu!).

Le bleu Klein, c'est le nouveau noir, et gna gna gna...


Mais vous ne pouvez pas comprendre! Cette robe, elle m'a caressée du regard, ensuite c'est le tissu qui a apprivoisé ma main. Puis dans la cabine, elle s'est faite souple, douce, je me suis sentie jolie, et du coup...j'ai cédé.

Mais j'en oublie mon titre (imaginez un cours de français, avec moi on s'ennuie pas, mais parfois on galère pour retrouver le point de départ, bref je m'égare encore), rah la la heureusement que tu es là pour me rappeler à l'ordre.

Pourquoi c'est bien? (même si ton banquier, ta maman raisonnable, oui chiante, c'est pareil, ton chéri pensent le contraire).

Je suis persuadée déjà qu'avoir acheté ma robe a provoqué une décharge d'endorphines dans mon cerveau, comme lorsque je m'étais luxé le petit orteil, que le chirurgien m'avait fait hurler en injectant avec toute la délicatesse dont il était capable un anesthésique dans la petite aubergine qu'était devenue mon petit quintus, nom scientifique donné à cette saucisse cocktail qu'on daigne appeler orteil (sérieux, j'ai envie de pleurer à chaque fois que je vernis le mini ongle qui orne ce ridicule reliquat de nos illustres pattes, mais je m'égare encore).
Là, après l'avoir insulté, avoir maudit sa femme et ses enfants, lui avoir souhaité de mourir dans d'atroces souffrances, je l'ai soudainement regardé avec un regard qui dégoulinait de gratitude, parce que soudainement je n'avais plus mal.

Alors, tu vas me dire, "oui mais avant d'acheter ta robe, tu n'avais pas mal!"

Pourquoi c'est quand même bien et qu'il ne faut pas culpabiliser

Déjà, tu commences à m'emmerder graaave (pour reprendre une expression adolescente que j'affectionne, mais je n'arrive pas à faire la voix stridente encore) avec tes raisonnements, sache-le.

Parce qu'on a jamais assez de fringues. Les robes, n'en parlons même pas.

Parce que ça m'a fait plaisir.

Parce que j'ai oublié mon boulot que je n'aime pas toujours pendant ce temps-là.

Parce que j'en avais envie.

Parce que je vomis le raisonnement selon lequel si tu achètes des fringues tu es une fille superficielle.

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