lundi 7 février 2011

Le Beau est toujours bizarre

Baudelaire.

Ce n'est pas de moi, non.
En plus, je ne suis pas vraiment d'accord. Ce qu'on trouve beau vient presque toujours de ce que l'on a plaisir à identifier une symétrie, une régularité, une conformité à la norme qui nous rassure.  D'un autre côté, il est vrai que c'est aussi parfois ce qui étonne, ce qui choque. Ou un mélange des deux.

Le Beau, c'est autre chose.
Quand j'avais 19 ans, je ne savais pas quoi faire de ma vie (quand on voit où j'en suis aujourd'hui...). J'ai donc fait un bilan de compétences.

On ne m'avait pas informé du fait que ce genre de bilan était plutôt destiné à des étudiants en fin de cursus ou des actifs qui souhaitaient se reconvertir. Moi je n'avais rien à présenter. Un bac S, deux premières années ratées de médecine. J'avais l'air d'une cruche au milieu d'un doctorat de philo qui faisait des vacations sans grande conviction, d'une bac pro qui avait navigué entre un IUT et un DEA d'économie et une femme entre deux âges dont je ne vois plus dans ma mémoire que les grosses lunettes.

Tout ce que j'ai trouvé à mettre dans la case "ce que je voudrais faire" (la case "ce que je peux faire" était vide), c'est : créer du Beau.

Cela avait vivement intéressé le docteur en philosophie qui m'avait invité à prendre un café. Je m'étais alors trouvé encore plus conne, parce que je ne parvenais pas à expliquer ou décortiquer ce qui m'avait conduit à écrire ça. Faut-il qu'il y ait toujours une réflexion profonde derrière la création et la recherche de la beauté?

Bref, de toute façon, mon "créer du Beau" a été écrasé par le contenu de la case sans pitié "ce dont j'ai absolument besoin".

Un boulot. Un salaire. La stabilité.

Sur ce, bonne semaine.

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